8h43 : j’arrive au bureau. Rituel du matin, me servir un bon café. J’allume l’ordinateur, 79 mails non lus. Heureusement, sur ces 79 mails, seulement 79 sont urgents. Ouf ! C’est décidé, mon mug “Super RH !” ne va plus me suffire : je vais devoir investir dans un mug “Super Sollicitée !”. Il se mariera très bien avec ma gourde “Super en manque de sommeil !”.

9h34 : une collaboratrice vient me saluer, elle n’a pas son sourire habituel. Je lui demande comment elle va, elle se contente d’un “Comme un lundi”. Embêtant, d’après mon calendrier Hello Kitty, on est jeudi. Elle va avoir besoin d’une oreille attentive et ça sera la mienne. Je lui propose de s’installer et de vider son sac. À vue de nez je dirais qu’elle a pris le modèle taille XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXL de chez Savapadutü.
10h58 : mon DG m’informe qu’une des membres du CODIR démissionne. Premier problème, elle a un profil atypique qui combine une excellente connaissance des métiers transverses à des soft skills remarquables. Deuxième problème, des personnes de son équipe risquent de la suivre. Troisième problème, malgré plusieurs appels sur sa ligne perso et pro, Tom Cruise ne répond pas : je vais devoir me charger moi-même de cette Mission Impossible de Recrutement.
12h24 : première bonne nouvelle du jour, il est l’heure de déjeuner. Depuis 2 semaines, nous avons une cantine FoodChéri et ça nous a changé la vie. Bonjour la solution clef en main, les plats délicieux et variés qui respectent l’environnement, le sourire de Kalifa le Corner Manager toujours de bonne humeur. Au revoir la salade de la supérette du coin dont les croûtons semblent dater du cétacé (à confirmer, je passerai acheter du carbone 14).
13h52 : un manager me fait part d’un problème avec une employée. Elle est pleine de bonne volonté mais pas en adéquation avec la mission et songe à quitter la boîte. J’envisage une autre piste : elle n’est pas à la bonne place, il faut lui trouver un autre poste chez nous Il envisage la rupture conventionnelle, j’envisage une autre piste : elle n’est pas à la bonne place. “Si vous jugez un poisson sur ses capacités à grimper à un arbre, il passera toute sa vie à croire qu’il est stupide”. Je ne sais plus qui a dit ça : Einstein ou une papillote à Nöel ?
15h38 : j’ai 45 minutes devant moi au calme pour de la rédaction. Au programme, un guide pratique à l’attention de salariés qui vont devenir tuteurs de jeunes en alternance. Mon téléphone portable pro sonne : “Bonjour, votre compte CPF arrive bientôt à expiration !”. Je réponds “Bonjour, vous auriez des formations pour apprendre à ne plus répondre aux arnaques liées au CPF ?”. Apparemment, non. Dommage, ça ferait un carton.
17h37 : Nous avons enfin obtenu l’accord pour nous installer au 3ème étage en plus du 2ème étage. Ce qui signifie réaménagement des bureaux. Ce qui signifie changement. L’être humain n’est pas particulièrement fan de cette notion. Niveau réaction, imaginez un Koh-Lanta où pour une fois les équipes rouge et jaune sont dans le même camp et Denis Brogniart hurle “Il est temps de ne PAS quitter l’île car on a horreur du changement”.

19h22 : les bureaux se vident, le calme s’installe, je prépare ma journée de demain. Entretien pour débaucher un talent, rendez-vous avec un collaborateur pour discuter de son plan de formation rendez-vous avec un employé pour expliquer le refus de son augmentation, onboarding d’un nouveau collaborateur, présentation au CODIR des grands axes de la politique des ressources humaines. C’est l’heure d’un constat : j’envie la déesse Kali et ses 10 bras. Si elle me lit et qu’elle veut rejoindre la fonction RH, je suis dispo pour un café.
20h12 : J’arrive à la maison. Après mon travail de Responsable des Ressources Humaines, ma journée n’est pas terminée et je me mets à mon deuxième métier : Responsable des Ressources Canines. Mes golden retriever ont visiblement ajouté un meeting imprévu à mon agenda. À l’ordre du jour, “Gratouilles d’urgences sur le haut de la tête”. Une mission que je prends très au sérieux.
